Plaques en français mais aussi en alsacien
Quatre nouvelles plaques de rues bilingues ont été inaugurées hier dans la CitéLes plaques de rues vont souvent par deux en Alsace. L’une indique le nom de la rue en français, l’autre en alsacien. Ce qui ne signifie pas que l’une soit la traduction exacte de l’autre. Souvent, en effet, le nom alsacien est le nom d’origine que l’histoire ou l’usage avait oublié ou traduit approximativement.
Double histoireMulhouse s’y est mise très sérieusement. Plus de 60 rues portent désormais les deux dénominations : la française en grand, la dialectale en plus petit, en dessous.
Quatre petites nouvelles ont été inaugurées hier matin par Evelyne Schmitt-Troxler, maire-adjointe chargée de la langue et la culture régionale et Pierre Freyburger, président du conseil de quartier : Vogelgassa (rue des Oiseaux), Sunnagassa (rue du Soleil), Bienastross (rue des Abeilles) et Stroburger Stross (rue de Strasbourg). Les plaques ont été dévoilées à l’occasion d’un petit circuit pédestre avec pour guide André Heckendorn, qui dirige la publication d’un livre exhaustif sur les noms des rues mulhousiennes – un ouvrage dont la publication est attendue pour la fin de l’année. L’occasion de discuter – par exemple – sur les origines possibles de la rue des Abeilles (allusion à Napoléon ou à la population ouvrière de Mulhouse ?). Ou encore sur la graphie de Stross, la rue. Mulhouse en tout cas, cultive sa double histoire.
Dévoilement rue du Soleil. On aurai besoin de soleil aujourd’hui…(Photo Darek Szuster)
L’Alsace Mulhouse
Droit de cité pour le dialecte
Quatre rue de la Cité seront rebaptisées en alsacien ce matin.L’association Culture et Bilinguisme qui a porté le projet avec le conseil de quartier Briand-Franklin veut ainsi afficher le dialecte dans l’espace public et amener les habitants à renouer avec la langue et les racines de leur ville.
Après la vielle ville c’est le tour de la Cité de voir ses rues devenir bilingues grâce à des plaques indiquant tant leur nom français que leur nom alsacien. Ce matin seront dévoilées dans le cadre de la manifestation E Friejohr fer unsuri Sproch (le printemps de notre langue) les quatre premiéres d’entre elles : la rue du Soleil / Sunnagassa, la rue des oiseaux / Voegelgassa, la rue des Abeille / Bienestross, la rue de Strasbourg/ Strossburger Stross. Huit autres suivront d’ici fin 2007 : le quai de la Cloche / Glockstada, le quai Forst / Forststada, la rue du Cerf/ Hischgassa, la porte Haute / Owertor, la rue de l’Aigle / Adlergassa, la rue Madeleine/ Wollegassa, et la rue du Traîneau / Schlittagassa.
Cité-Briand, « un quartier qui se mondialise »Notre souci est que la promotion du bilinguisme se positionne dans une perspective d’avenir qui évite les connotation folkloriques, identitaires ou passéistes », comment Patrick Hell, membre de l’association Culture et Bilinguisme, l’association soutenue par l’adjointe Evelyne Schmitt-Troxler, qui œuvre depuis 1991 à la diffusion du dialecte et à la traduction alsacienne des plaques. D’où le choix de Cité-Briand, « un quartier qui se mondialise » partant du postulat selon lequel « les Mulhousiens s’identifieront d’autant plus à leur ville qu’ils en connaîtront les différentes facettes de son histoire »
Dans ce même souci de proximité, le choix des rues et celui de leur traduction ont été discutés en conseil de quartier dans un esprit de démocratie participative. Cette expérience pilote pourrait service de plate-forme aux autres conseils de quartier désireux de se pencher sur l’histoire passée de leurs rues et de réinscrire le dialecte mulhousien sur les plaques bleues.
Le soleil se léve se matin sur le dialecte qui a désormais droit de … Cité (traduction libre de notre dessinateur Joan)
DNA Mulhouse G.G.
Douze nouvelles rues bilingues en 2007
Depuis 1990, la Ville de Mulhouse a mis en place de nombreuses plaques de rues bilingues.
En 1991, la rue du Sauvage (Wildemanngass) est la première artère mulhousienne à être baptisée. Bientôt les panneaux bilingues vont équiper l’ensemble des rues du centre historique. Fin 2006, ces plaques concernent 57 rues mulhousiennes. Certaines font l’objet de traductions étonnantes, comme celle de l’avenue Aristide-Briand – la fameuse “Stressla” qui peut se traduire en “petit chemin” – ou celle du parc de la Cotonnière baptisée “Baradrackgàrta” en référence à l’industriel Schwartz-Koechlin, qui distribuait à ses ouvriers une boisson à la réglisse pour les stimuler.
Cette dynamique se poursuit cette année, avec le baptême, dès ce printemps, de douze nouvelles rues bilingues essentiellement dans le quartier Cité-Briand. Les rues des Abeilles (Bienastross), du Soleil (Sunnagassa), des Oiseaux (Vogelgassa) et de Strasbourg (Strossburger Stross) seront officiellement baptisées, le 17 mars, dans le cadre de l’animation “Friehjor fer unseri sproch, un printemps pour notre langue”. Une manifestation organisée par l’hebdomadaire l’ Ami Hebdo et l’Office pour la langue et la culture d’Alsace. Toutes ces rues seront par la suite présentées dans les pages “Langue et culture régionale” de L’Écho mulhousien qui, depuis 2003, permettent aux Mulhousiens de mieux connaître l’origine des noms. Une traduction en dialecte est d’ailleurs assurée par Patrick Ziegler du Cercle théâtral alsacien
Mulhouse compte 57 rues équipées de plaques bilingues. Douze nouvelles rues seront baptisées ce printemps.
L’écho mulhousien
Le mot de Robert Arnaud
Je suis attaché à la préservation du Hochdeutsch, comme à celle du bon « françois ». Je n’aime pas que l’on estropie une grande langue du patrimoine occidental en traduisant du parler variable en écrit incertain. Je partage donc l’opinion de ceux qui considèrent que seul le Hochdeutsch peut traduire à l’écrit le dialecte alsacien.
Quel est alors l’intérêt des noms de rue en alsacien ?J’y vois pour l’essentiel 2 intérêts :
– D’abord, ils nous rattachent à notre passé de façon simple et indiscutable. On peut discutailler et interpréter de différentes façons le rôle de tel personnage dans l’Histoire de notre ville. Mais le Quai du fossé est un rappel tangible à un fait du passé : la présence d’un « Graben » à cet endroit-là.
– Ensuite, les noms de rue en alsacien nous touchent parce ce qu’ils chantent à notre oreille comme une berceuse à celle d’un enfant. Autrement dit, ils sont porteurs d’émotion, essentiellement pour les dialectophones, voire les germanophones.Mais soyons modestes ! Il y a dans ces plaques bilingues un petit côté nombriliste. Il suffit pour s’en convaincre de tester nos réactions devant certains noms locaux, ailleurs que chez nous. J’avoue par exemple être fortement irrité par les plaques portant des noms en breton ou en corse… Que pensent les Bretons en voyant notre dialecte?
Continuez néanmoins votre oeuvre : vous défendez l’ Histoire de notre ville et de notre pays et pour cela, je dirai en paraphrasant l’Assemblée Nationale que « vous méritez bien de la Patrie « .
Robert Arnaud
Président du Consortium pour le Développement des Voies Navigables de l’Est et du Sud-Est -2007
(siège à Mulhouse)Le mot de Jean-Pierre Gallo
Dans une région fortement exportatrice telle que le Sud Alsace, les compétences linguistiques constituent un atout pour exporter et renforcer la présence de nos entreprises et de leurs productions à l’étranger. Cela s’applique tout particulièrement à la forte osmose des économies alsaciennes avec celles des régions germanophones voisines et plaide en faveur du développement d’un réel bilinguisme franco-allemand en Alsace.
Ce bilinguisme franco-allemand constitue également le socle idéal pour l’acquisition d’autres langues, notamment de l’anglais, langue germanique intégrant un large vocabulaire d’origine romane, également indispensable dans le cadre d’une économie en phase de mondialisation.
Die Vertreter der Wirtschaft des Süd-Elsass sprechen sich für die Bewahrung und Entwicklung der deutsch-französischen Zweisprachigkeit im Elsass aus und begrüßen alle Maßnahmen und Initiativen, die diese Zielsetzung unterstützen. Dazu gehört auch, unsere Mitbürgerinnen und Mitbürgern für die Wichtigkeit der Zweisprachigkeit empfänglich zu machen. Bilingualität muss eine Anlegenheit der breiten Öffentlichkeit werden. Hierzu zählt auch die Einführung der zweisprachigen Straßenschilder, wie zum Bespiel in Mulhouse, die wir nachdrücklich befürworten. Die Einrichtung dieser Webseite begrüßen wir deshalb sehr und wünschen ihr eine nachhaltige Wirkung und viele Besucher.
Jean-Pierre Gallo
Président de la CCI Sud Alsace Mulhouse – 2007Le mot d’Evelyne Troxler
L’inauguration de la 1ère plaque bilingue de Mulhouse Rue du Sauvage/Wildemanngass en 1991 par Jean-Marie Bockel et Catherine Trautmann (lire l’article des DNA) a été pour la conseillère municipale déléguée à la langue et à la culture régionale que j’étais, une grande joie ….
Suivie d’une immense déception : dès le lendemain les journaux étaient remplis de lettres de protestation contre cette «germanisation» des rues de Mulhouse … ! Réaction incompréhensible pour moi …
La courageuse ténacité de Jean-Marie Bockel qui m’a toujours soutenu dans ce dossier et qui n’a pas cédé mérite un grand coup de chapeau ! Le 1er adjoint Eugène Riedweg apporte également son soutien au programme et son aide pour le casse-tête que représente le choix de l’orthographe du dialecte mulhousien à adopter !Je remercie toutes les personnes qui depuis 1991 m’encouragent et participent activement à cette initiative.
Je souhaite que les plaques bilingues français/alsacien de Mulhouse continuent à fleurir sur les murs de notre ville, pour raconter encore et encore son histoire et toutes ces petites histoires qui font la saveur et la profondeur de nos lieux de vie.
Evelyne Troxler
Chargée de mission « langue et culture régionale » à la Mairie de Mulhouse
Gauche Moderne – 2007Le mot de Jo Spiegel
Si le bilinguisme est l’un des richesses de notre Haute-Alsace et de notre agglomération, la question jamais tranchée de la manière dont il faut le favoriser est déjà en elle-même tout un programme.
Les plaques de rue bilingues sont une manière simple et originale d’aborder notre histoire locale, d’en révéler les brillances comme les ombres, les flamboyances comme les hésitations, et de sceller au bout du compte les bases d’un passé commun. J’ai la conviction que c’est dans ce passé commun, connu et consenti, que les habitants de l’agglomération mulhousienne puisent leur sens ineffable de l’hospitalité. C’est là qu’ils aguerrissent en permanence leur ouverture à l’autre. C’est là qu’au quotidien, ils forgent, au fond, un dessein collectif. Parés pour rencontrer l’autre, parés pour un multilinguisme indispensable que notre bilinguisme facilite, Mulhouse et son agglomération sont donc parés pour l’avenir dont « le passé est un prologue » comme l’écrivait William Shakespeare. Il est des initiatives privées originales qui concourent au mouvement collectif pour promouvoir les forces et les atouts d’une agglomération : celle de François Guemguem et Patrick Hell, avec ce site documenté et ludique, en constitue indiscutablement une. Je leur souhaite pleine et entière réussite.
Jo Spiegel
Conseiller Général du Haut-Rhin
Président de la Communauté d’Agglomération Mulhouse Sud Alsace (CAMSA)
Maire de Kingersheim – 2007Le mot de Djamila Sonzogni
Il est important, de généraliser les plaques bilingues partout dans notre région, dans tous les quartiers…
Mais cette question n’est pas polémique. Tout le monde est d’accord pour mettre des plaques bilingues… le débat c’est où, dans quel dialecte…
Pour moi, c’est partout et aussi dans les quartiers populaires où vivent de nombreux enfants d’immigrés car ce sont des français et des alsaciens à part entière et qu’ils ont le droit de connaître l’histoire de leur région tout comme l’histoire de leur région d’origine nous apporterait beaucoup.
Dans quelle dialecte ? On ne peut pas écrire le nom des rues en quatre exemplaire, c’est pourquoi je pense qu’il faut utiliser le dialecte local. Mais cela dit, pour moi la question des plaques bilingues c’est l’arbre qui cache la forêt, car c’est du bilinguisme, de la défense des cultures régionales dont il s’agit. question. Cette problématiques des cultures régionales, du bilinguisme et même du multilinguisme me touche personnellement.
Etant française d’origine algérienne, j’ai baigné depuis toujours dans le multilinguisme et les cultures régionales. J’ai toujours entendu parler français et kabyle (et même un peu l’arabe dialectal) en alternance à la maison. Ça ne m’a pas empêchée de réussir mon insertion dans la société… bien au contraire.Ce n’est pas un hasard si j’ai adhéré pleinement à un parti politique comme Les Verts qui a toujours inscrit dans son programme la défense des langues et cultures régionales ou minoritaires.
La question du bilinguisme et de la préservation des langues régionales est une question primordiale, les enjeux sont nombreux : économique, touristique, culturel. Ce que je peux constater, c’est qu’on ne peut pas dire que les Français et même les jeunes soient aujourd’hui au top en ce qui concerne la maîtrise des langues étrangères.
J’étais certaine quand j’avais une vingtaine d’années et je n’étais pas la seule que nos enfants seraient tous bilingues voire trilingues…. Or il n’en est rien…
A l’heure de la mondialisation où tout s’échange dans le monde entier – surtout les marchandises et les capitaux – où l’on peut communiquer instantanément avec des pays qui sont de l’autre côté de la planète, nous ne sommes pas capables de parler couramment plusieurs langues…
Encore pire, alors que nous sommes dans une région frontalière avec des pays germanophones, alors que l’allemand a des racines communes avec nos dialectes pour ne pas dire qu’il fait partie de notre dialecte et de notre culture, la langue allemande recule en Alsace…
Le dialecte aussi d’ailleurs, vous l’avez tous constaté…
Les Alsaciens auraient dus exceller en allemand… ça aurait du être facile…
Quel gâchis… quand on pense à tous les échanges économiques, les créations d’emplois – pour ne pas dire les pertes d’emplois -, sans parler de l’aspect culturel que nous sommes en train de rater…Aujourd’hui nos plus proches voisins (allemands et suisses) ne recrutent plus en Alsace parce qu’ils ne trouvent pas assez de personnes maîtrisant l’allemand oral et écrit… et les frontaliers alsaciens sont de plus en plus nombreux à pointer à l’ANPE. Combien d’entreprises ratent des marchés parce que nous ne nous sommes pas donnés les moyens pour que les alsaciens maîtrisent la langue allemande..
Nous misons sur des pôles de compétence tels que l’automobile, le textile, la recherche thérapeutique…
Et pourquoi pas un pôle de compétence linguistique allemand-français transversal au développement économique, à la formation, à l’éducation, au tourisme, à la culture…
Pourquoi ne nous donnons-nous pas les moyens pour faire de l’Alsace une région bilingue…
J’ai esquissé l’apport économique du bilinguisme français-allemand mais on pourrait aussi parler de l’apport touristique.
Les touristes germanophones sont de moins en moins nombreux en Alsace… Le personnel ne parle plus allemand, les plaquettes sont éditées en français et en anglais…
Un personnel qui maîtriserait mieux l’allemand, une communication en français et en allemand attireraient sûrement plus de monde surtout pour les courts séjours où les vacanciers veulent se reposer sur un accueil confortable…
Qu’est ce qu’on doit faire pour y arriver ?
La première chose c’est la formation dès le plus le jeune âge avec le renforcement et le développement des écoles bilingues…
Certains affirment que s’il n’y a pas plus d’écoles bilingues c’est parce que les parents ne le demandent pas…
Ce n’est pas tout à fait vrai, puisque l’an dernier des parents qui l’avaient demandé ont été déboutés par le TA… (buhl, obernai, seppois le bas)
Et puis si les parents ne le demandent pas c’est parce qu’ils ne sont pas informés…
Moi même mère de famille, depuis que je vis en Alsace, où mes enfants ont été scolarisées dès le primaire, alors que j’ai fait partie d’associations de parents d’élèves, siégé dans les CA, ou les Ce, je n’ai jamais assisté à une information expliquant ce qu’était une école bilingue, quels intérêts ça pouvait apporter et quelles conditions pour ouvrir une classe bilingue…
Après c’est facile de dire que les classes bilingues ne concernent que les enfants de privilégiés, si seuls les parents les plus initiés sont au courant de cette possibilité… Evidemment en général, les parents les plus initiés n’habitent dans les quartiers populaires…
On dit aussi que les classes bilingues sont utilisées pour contourner la carte scolaire, je ne sais pas si c’est vrai mais si tous les parents dans tous les milieux étaient informés ça changerait la donne.
Surtout si on explique aux parents que les enfants scolarisés dans les classes bilingues réussissent mieux, que le fait d’apprendre une langue tout petit permet d’apprendre d’autres langues plus facilement.Je ne pense pas qu’il faille imposer le bilingue partout mais au moins informer les parents et leur donner le choix pour que la loi en la matière soit appliquée. La loi en la matière c’est que si un nombre défini de parents demandent que leurs enfants suivent une éducation bilingue, on ouvre une classe… dans l’école dont dépendent les enfants.
Je suis persuadée que si les parents étaient informés de cette possibilité et de ces apports, il y aurait beaucoup plus de demandes.
Pour y arriver toutes les collectivités doivent travailler ensemble, les communes, les communautés de communes, les départements et la région. Cela obligerait l’Etat à travers l’Education Nationale a respecté les engagements qu’il a pris et qu’ils n’a pas tenu et à revoir ses projections à la hausse en terme de professeurs formés et d’ouvertures de classes bilingues..
L’Etat a préféré l’apprentissage extensif (trois heure d’allemand par semaine en primaire) et le bilangue au développement du bilinguisme. C’est un échec.
En ce qui concerne l’apprentissage extensif, vu le manque de personnel formé, il provoque le contraire de l’effet recherché. La plupart des élèves dès qu’ils arrivent en 6e se précipitent sur l’anglais parce que l’apprentissage de l’allemand a été trop rébarbatif.
Au collège, au lycée, les élèves se retrouvent à plus de 30 dans les cours de langue, ce qui rend impossible tout apprentissage…
La majorité des élèves qui sortent de la filière trilingue appelée aujourd’hui bilangue (deux langues étrangères plutôt anglais et allemand plus français) ne maîtrise ni anglais, ni allemand.
Le bilinguisme a fait ses preuves pourquoi ne pas l’encourager plus ?
La Région peut faire plus pour le bilinguisme.
L’olca (office de la langue et de la culture alsacienne), fait la promotion d’une seule partie du dialecte, l’alsacien et a complètement occulté l’allemand… L’OLCA doit prendre en compte toutes les parties du dialecte et intégrer l’allemand écrit et oral.. Pourquoi l’OLCA n’organiserait-elle pas des cours d’allemands comme elle le fait pour les cours d’alsaciens, ça intéresserait plus de monde et ça permettrait de préserver l’alsacien…
La Région doit aussi intégrer dans son programme de formation professionnelle, l’apprentissage intensif de l’allemand ;
aider les entreprises qui travaillent avec les pays germanophones à former leur personnel au niveau linguistique ;
soutenir les entreprises du secteur touristique dans leur communication avec nos voisins ;
éditer systématiquement nos plaquettes en Allemand et pas seulement en anglais.
A l’heure de la décentralisation, les communes, les départements, la Région peuvent agir pour que le bilinguisme progresse en alsace en s’appuyant sur les leviers dont ils disposent.
Les collectivités locales doivent s’unir pour peser sur l’Etat pour que les conventions soient respectées, inciter l’Etat pour qu’il aille plus loin dans ces conventions.Il faut aussi ouvrir le bilinguisme aux filières technologiques et professionnelles qui auront avec l’allemand plus de débouchées … en terme d’emploi
Le bilinguisme ce sont des atouts économiques et touristiques mais il y a un autre atout très important c’est la préservation de l’identité régionale c’est à dire la préservation d’une histoire, d’une culture, d’un patrimoine…
L’identité alsacienne ne doit pas se réduire à la cuisine, aux vins, aux colombages et à quelques manifestations folkloriques pas toujours très attrayantes pour les jeunes. Heureusement, il faut le reconnaître le théâtre dialectal marche bien mais est-ce qu’il touche le public jeune ?
Il faut rendre l’identité alsacienne attrayante pour les jeunes si on veut qu’elle perdure…
Dans le programme scolaire, devait figurer l’histoire de la région… Combien de jeunes savent ce que sont les « malgré nous » ? combien ont vu « Les Alsaciens et les Trois Mathilde », film tv abordable qui résume bien une partie de l’histoire alsacienne…
Pourquoi il n’y aurait pas en Alsace, comme dans d’autres régions françaises du théâtre moderne, du rock ou du rap alsacien qui donneraient envie aux jeunes de continuer à parler cette langue ce qui aurait l’avantage de préserver l’identité, l’histoire alsacienne tout en s’ouvrant sur les autres cultures en plus de faciliter l’apprentissage de l’allemand.Pour conclure, nous sommes tous convaincus des enjeux qui se cachent derrière la défense des langues et de la culture régionale que ce soit au niveau sociétal, culturel, au niveau de notre histoire, de l’économie.
Nous sommes tous d’accord pour constater que ces enjeux n’ont pas été pris en compte suffisamment et qu’aujourd’hui, les habitants de la région Alsace, en subissent les conséquences…
L’Etat le premier doit prendre ses responsabilités et enfin ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires signée par la France en mai 1999.
Mais nous devons aller plus loin et voter enfin, une loi cadre sur les langues et cultures régionales (les langues historiques vivantes, utilisées en métropole et en Outre-Mer) mais aussi les langues minoritaires.Nous devons encourager toutes les structures qui veulent mettre en place l’apprentissage des langues minoritaires, langue d’origine de nombreux alsaciens comme par exemple l’arabe, pour que cet apprentissage ne se fasse pas dans les mosquées. Les associations laïques qui veulent organiser ces cours ne manquent pas mais elles abandonnent faute de soutien des collectivités.
Le bilinguisme est une ouverture au multilinguisme, c’est André Weckmann un de nos grand auteur alsacien qui l’a rappelé.
il s’agit d’être en phase avec ceux qui viennent d’ailleurs. Car est alsacien celui qui a choisi de vivre ici et de l’être quel que soit son nom et d’où qu’il vienne.
Djamila SONZOGNI
Conseillère Régionale
Les Verts – 2007Le mot de Patrick Binder
L’intérêt Régional : la défense de notre identité régionale alsacienne… L’Alsace n’est pas née du jour au lendemain. Son existence, sa culture, sa prospérité sont le fruit d’efforts et de luttes qui se sont poursuivis sur des siècles. Ainsi, notre identité régionale est rattachée de fait à une identité nationale, à la conscience d’un destin commun. Et c’est par notre particularisme local que nous défendons ce sentiment commun d’appartenance à la nation.
Notre conception de l’identité régionale alsacienne met au premier plan l’héritage culturel, l’héritage de la mémoire, l’héritage de la terre de nos pères.
Renan disait : « Une région a une âme, un principe spirituel. L’un est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs, l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de faire valoir notre héritage »
« Ich red wie m’r d’r Schnawel g’wachse isch ! » weil « E Volk wu sini Sproch uf’git, Behaltet sin Karakter nit ».
C’est pourquoi, la politique de l’installation de plaques de rues bilingues, c’est donner un nouvel élan à l’alsacien afin d’assurer la promotion de l’identité régionale. Dans une économie en évolution constante et au sein d’une Europe en quête d’identité, les Alsaciens doivent plus que jamais affirmer leurs spécificités locales et promouvoir leur culture. Il est aujourd’hui, important de multiplier les initiatives en faveur de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine linguistique régional, de contribuer à l’affirmation de la spécificité alsacienne et de mettre en valeur la mémoire des lieux. L’installation de plaques de rues bilingues n’est bien évidemment qu’une étape.
Oui, l’Alsacien doit redevenir une réalité et il faut à nouveau le rendre visible, le rendre réel.
C’est ce que vous contribuez à faire au travers de votre site. Bravo.
Patrick Binder
Conseiller Régional. Conseiller Municipal de Mulhouse – 2007
Front National (FN)Le mot de Charles Buttner
Le poète et conteur dialectal Charles-Frédéric Hartmann écrivait voila près de deux siècle “ Schäm’ dich deiner Mundart nicht, Wenn nur treu und wahr se spricht ! » (N’aie pas honte de ton dialecte, pourvu qu’il s’exprime avec fidélité et sincérité ! )
De honte pour promouvoir ce patrimoine linguistique remarquable que constitue pour notre département le dialecte, nous ne devons pas en avoir.Au contraire, nous devons ardemment promouvoir et transmettre aux plus jeunes générations notre dialecte et notre double culture latine et germanique héritée de notre histoire mouvementée et ferment de notre identité. Le conseil général du Haut-Rhin que j’ai l’honneur de présider mène une action exemplaire visant à développer et conforter l’apprentissage du dialecte. Car, il est un atout remarquable pour l’attractivité et la compétitivité de notre département solidement ancré dans l’espace du Rhin supérieur.
A ce titre, je tiens à saluer et encourager toutes les initiatives contribuant à promouvoir le dialecte dans le Haut-Rhin auxquelles bien souvent s’est associé le Conseil Général. Charles Buttner Président du Conseil Général.
Charles Buttner
Président du Conseil Général.
Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) – 2007