Le mot de Robert Arnaud
Je suis attaché à la préservation du Hochdeutsch, comme à celle du bon « françois ». Je n’aime pas que l’on estropie une grande langue du patrimoine occidental en traduisant du parler variable en écrit incertain. Je partage donc l’opinion de ceux qui considèrent que seul le Hochdeutsch peut traduire à l’écrit le dialecte alsacien.
Quel est alors l’intérêt des noms de rue en alsacien ?
J’y vois pour l’essentiel 2 intérêts :
– D’abord, ils nous rattachent à notre passé de façon simple et indiscutable. On peut discutailler et interpréter de différentes façons le rôle de tel personnage dans l’Histoire de notre ville. Mais le Quai du fossé est un rappel tangible à un fait du passé : la présence d’un « Graben » à cet endroit-là.
– Ensuite, les noms de rue en alsacien nous touchent parce ce qu’ils chantent à notre oreille comme une berceuse à celle d’un enfant. Autrement dit, ils sont porteurs d’émotion, essentiellement pour les dialectophones, voire les germanophones.
Mais soyons modestes ! Il y a dans ces plaques bilingues un petit côté nombriliste. Il suffit pour s’en convaincre de tester nos réactions devant certains noms locaux, ailleurs que chez nous. J’avoue par exemple être fortement irrité par les plaques portant des noms en breton ou en corse… Que pensent les Bretons en voyant notre dialecte?
Continuez néanmoins votre oeuvre : vous défendez l’ Histoire de notre ville et de notre pays et pour cela, je dirai en paraphrasant l’Assemblée Nationale que « vous méritez bien de la Patrie « .
Président du Consortium pour le Développement des Voies Navigables de l’Est et du Sud-Est -2007
(siège à Mulhouse)