Le mot de Frédéric Marquet
Allez, allez Mulhouse allez,
Jetzt geht’s los, denn unter uns, ìhr sìn jetz d Beschta
(Maintenant c’est parti, car entre nous, vous êtes maintenant les meilleurs)
Allez, allez Mulhouse allez,
Jetzt geht’s los, denn mìt ìhr, ìsch ìmmer Lawa
(Maintenant c’est parti, car avec vous, c’est toujours animé)… »
Supporter de Mulhouse dès mon plus jeune âge, l’alsacien résonne pour moi comme un chant identitaire, conquérant… et si chaud à la fois.
« Biewala » (petit garçon), « Maidela » (petite fille), « Schotzala » (petit chéri)…
Susurré par ma grand-mère ou mon grand-père, l’alsacien vibre encore en moi comme une marque d’amour toute particulière, rustique… et si chaude à la fois.
Attaché à l’alsacien, je le suis au plus profond de moi-même, et pour toujours. Mais attaché à l’avenir de Mulhouse et de l’Alsace, je le suis encore plus. N’est-il pas venu le temps de dépasser certaines réminiscences quasi malsaines ? N’est-il pas venu le temps, à côté de l’alsacien, d’admettre l’allemand comme une composante évidente de notre culture régionale ?
Le rayonnement de l’Alsace, dont la position géographique est l’atout premier, passe assurément par le bilinguisme français-allemand, puis le trilinguisme français-allemand-anglais voire le multilinguisme en valorisant la diversité des langues des communautés immigrées présentes dans notre région.
De par sa situation aux portes de l’Allemagne et de la Suisse, son réseau autoroutier, l’EuroAirport, ses 2 TGV, ses ports, Mulhouse peut devenir la ville la plus internationale de France. Par le passé, les Mulhousiens ont fait preuve d’audace et de courage pour réussir. En sommes-nous encore capables ? Si oui, cela peut commencer par des initiatives diverses : de la traduction systématique des cartes dans les restaurants jusqu’à la mise en place d’une signalétique routière bilingue français-allemand généralisée, en passant par un enseignement bilingue de qualité…
Signalétique bilingue ? C’est possible et lisible !…
Alors ? On rayonne ou on se recroqueville ?