Novembre 2007
Dernière heure !! Le Conseil municipal de Mulhouse, réuni le 19 novembre, a décidé d’apposer une plaque bilingue au niveau du « pont de la fonderie », franchissant le canal du Rhône et Rhin. Cet ouvrage amorce, au niveau de la nouvelle fac des sciences économiques et sociales, la nouvelle « voie sud » desservant la gare et complétant le ring de Mulhouse… Une décision prise par la Municipalité, « parce que cela répond à une demande » illustre le Premier Adjoint Eugène Riedweg qui présenta le rapport afférent. S’il suffit de demander…
_______________________________
Veuillez découvrir en ce mois de novembre 2007 (toujours lumineux…) une nouveauté très intéressante sur note site, en l’occurrence le point de vue (très pointu également en langue française, prévoyez éventuellement un dictionnaire de Marie-Claire Vitoux, Présidente de Conseil consultatif du patrimoine mulhousien. De plus, un tel sourire qui illumine la galerie des portraits, cela ne gâche rien, bien au contraire…
Au demeurant, juste une petite remarque sur l’allusion de Marie-Claire Vitoux quant à la « germanisation » de l’Alsace. Certes, les langues -bien qu’intrinsèquement innocentes- sont leviers de pouvoir pour différents nationalismes. Certes, il y eut notamment à l’époque du « Reichsland Elsass- Lothingen » (1870-1918) une politique de germanisation dans une Alsace devenue quand même « officiellement » allemande, avec pour « langue officielle » l’allemand…
D’un autre coté, s’il y eut « germanisation » à partir de 1870, c’est qu’il y a eu d’abord auparavant diverses campagnes de … »francisation » sous divers régimes français, la langue originelle (enfin depuis la venue des allamands vers le 7ème siècle) et par voie de conséquence la toponymie étant en Alsace largement… de langue allemande (il suffit aujourd’hui encore de jeter un coup d’oeil dans le cadastre…). Ensuite, le 2ème empire allemand (à la différence notable du 3ème Reich.. et de divers régimes français…) s’est montré globalement plutôt tolérant -en dehors des périodes de crises, tel que le 1er conflit mondial-, envers l’Alsace. Les enclaves romanes francophones d’Alsace bénéficiaient alors d’un début de scolarisation en français, avant de passer plus ou moins vite à l’allemand. et de devenir par voie de conséquence bilingues.
Zone de contact -hélas parfois de conflits- entre deux Etats nations, entre deux sphères d’influences culturelles, l’Alsace a toujours connu (à des degrés divers, en fonction des périodes) des mouvements (plus ou moins) francophiles (souvent fortement valorisés) et (plus ou moins) germanophiles (souvent fortement minorés) par l’histoire officielle, science difficilement parfaitement objective. Ainsi, dans les livres d’histoire français, l’on constate au passage que si l’Allemagne passe son temps à « annexer », la France par contre a la délicatesse de « rattacher » ou de « réunir » … On a des exemples très proches géographiquement …
Les « ultra-patriotes français » du registre de Zisslin et de Hansi sont souvent aujourd’hui mis en exergue comme reflétant l’Opinion de l’Alsace d’alors avec un grand « O »… mais au vue des résultats électoraux des mouvements qui leur étaient proches, ces derniers ne représentaient alors qu’une minorité -certes très agissante et quelque part manipulée par des revanchards français – des Alsaciens. Leurs caricatures, souvent féroces, des immigrés allemands s’apparentent de certaines caricatures anti-immigrés des caricaturistes proches de l’extrème-droite …
On est guère éloigné d’un certain racisme, voire plus (ex : le dessin emblématique , signé Hansi, d’une ville alsacienne en 1918 , où l’on voit une vitrine caillassée avec pour inscription : « maison de sale boche », ce qui se rapproche au passage à des très mauvais souvenirs antisémites de l’Allemagne nazie.. Vous remplaceriez aujourd’hui « boche » par « bougnoul » (désolé des termes péjoratifs utilisés) et vous auriez toutes les associations de lutte contre le racisme sur le dos et sans doute de cinglantes (et justifiées) condamnations… « Comparaison n’est pas raison », certes, le contexte n’est pas le même non plus, mais y aurait-il en ce bas monde des racismes ou xénophobies incorrectes et d’autres qui seraient acceptables ? Il y a de quoi rester songeur… Enfin, cela devrait nous inciter à relativiser beaucoup de choses, et notamment l’histoire d’une Alsace … qui reste sans doute quelque part à réécrire… alles beschta und güeter Spotjohr