• Kennedy (avenue du président) / Uf`m Grawà

    Cette rue a plusieurs fois changée de nom au cours des siècles. Avant même d’exister, c’était l’emplacement des douves de la ville. D’où son nom, lors de la construction du réseau d’égout, et de la mise sous voûte de l’Ill, du quai du fossé. La dénomination alsacienne fait donc référence à ce vestige historique. De nos jours on peut encore se promener le long d’une partie des remparts, dans le parc des senteurs.

  • Justice (rue de la) / Schindergassla

    En face de la place des Victoires s’ouvre la rue de la Justice dont le nom a singulièrement varié au courant des années. En 1337 et en 1413 on la mentionne comme « Walhesgasse », parallèlement est employé le nom de « hugwalchgasse », « Hugenwald et Haugenwalchsgass », « Hug Wahlengasse » et en 1566 « Hugisgasse ». Toutes ces appellations ne sont que des corruptions du nom du chevalier Hugues Walch zum Thor dont la cour occupait au XIVe siècle le fond de la rue de la Justice et dans laquelle travaillait dés le XVIe siècle le bourreau de la ville. C’est à ce dernier que la rue dut avant 1798 le nom populaire de « Schindergasse ». La dénomination « rue de la Justice » date d’après 1798, à partir de 1870 la traduction « Gerechtigkeitsgasse » resta le nom officiel jusqu’en 1914.

  • Lambert (place) / Hàfelemàrkt

    C`est en souvenir du grand physicien Jean-Henri Lambert, né dans une maison à l`entrée de la place en 1728, que l`ancien marché aux pots – ou aux potiers, c`est selon – a été baptisé « place Lambert ». Pour le centième anniversaire de sa naissance, une colonne a été érigée au milieu de la place. Transférée à la Porte Haute lors de la construction du nouveau temple, son retour à sa place initiale date de la fin du XXe siècle. À l`origine, cette place était aussi appelée « sur le cimetière » en référence aux nombreuses tombes qui bordaient alors l`ancienne église Saint-Étienne au XVe siècle.

    Johann Heinrich Lambert est un mathématicien franco-allemand du XVIIIe siècle (Mulhouse, 26 août 1728 – Berlin, 25 septembre 1777), connu en géographie pour sa projection de Lambert ; obligatoire pour l’établissement de la carte topographique de France, elle consiste en 4 projections coniques, conformes, prises le long du méridien de Paris, en 4 parallèles équidistants. De ce fait, il a préparé l’étude des transformations conformes (le plan d`Argand et les nombres complexes de Gauss sont postérieurs de 30 ans). Son traité de perspective (1759, 1774) précède les travaux de Monge, poursuivis par Poncelet. Préoccupé par la représentation de la profondeur en peinture et la représentation de la transparence de l’air, il énonce la loi de Lambert en photométrie (1760). Ses travaux sur les tracés à la règle et au compas le conduisent à discuter du célèbre postulat d’Euclide sur les parallèles (1786), et à prouver l’irrationalité de PI (1768). En astronomie, retrouvant les résultats d’Euler sur les trajectoires paraboliques (d’énergie nulle) sur les comètes, il les prolonge par le théorème de Lambert sur les orbites elliptiques (3 positions datées permettent de déterminer le mouvement képlérien d’un satellite) (1761). On lui doit de nombreux articles de trigonométrie sphérique (1770), mais sans que la notion d’angle solide soit encore clairement définie.