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« Pfrundhüs » et perplexité
Voilà un lecteur qui souhaite faire partager un « sujet de satisfaction » plutôt qu’une récrimination.
En l’occurrence « l’agréable surprise » qu’a constitué pour lui « le fait de découvrir, un beau matin, que ma rue (de la Synagogue) était devenue bilingue et affichait en langue régionale le nom de ‘ Pfrundhüsgass ‘ » Nom qui suscita chez notre lecteur « une certaine perplexité ». « je ne savais pas, déjà , qu’il existait des mot commençant par trois consonne consécutives. Ensuite, je n’en connaissais pas la signification et doutais d’un rapport avec la synagogue ». « En consultant un dico, j’ai découvert la signification de ce mot, en haut allemand ‘ Pfrundhaus’, à savoir ‘hospice’. Je suppose que cela fait référence à l’hôpital qui occupait les lieux au Moyen-Âge et dont on trouve également la trace étymologique dans le nom de la rue adjacente, je suppose d’origine contrôlé :’Alt Spitaldurgang’. Toujours est-il que je trouve cette campagne de mise en place de plaques bilingues fort sympathique, car hormis son coté linguistiquement dialectique et le fait de promouvoir un sain bilinguisme, elle titille notre curiosité et nous incite à nous intéresser davantage à l’histoire de Mulhouse et finalement à mieux faire connaître, comprendre et apprécier notre ville ». Et notre lecteur de conclure par un « bravo et merci » enthousiaste.
L’Alsace Mulhouse
Kramgasse ou Kromgasse ?
Le nom alsacien de la rue Mercière est-il Kramgasse ou Kromgasse ?
Les deux, répond Tony Troxler, qui intervient dans un débat dont on n’aurait pas soupçonné qu’il passionne à ce point-là les dialectophones.
« ne chipotons pas sur la manière d’écrire les mots pour que la langue reste vivante et créatrice et pour que des plaques bilingues puissent être posées sans état d’âme… », estime le pilier du Théâtre Alsacien de Mulhouse qu’est Tony Troxler. Voici ses explications :
« la rue Mercière, qui est une des plus anciennes de Mulhouse, est citée dès 1280 sous le nom de Krämer Gazzon. Ernest Meininger la mentionne sous la dénomination de Kramgasse / Kromgasse, de Krämer, épicier et mercier.
Les deux noms sont justes mais ont des sens différents.
Kram est le nom donné à la toile sur laquelle on étendait les marchandises (épicerie, mercerie, bimbeloterie) puis celui de la bâche qu’on utilisait pour couvrir le stand, puis la boutique où ces marchandises étaient vendues et enfin la marchandise elle-même.
Les paysans venaient acheter là ce qui leur manquait : sel, poivre, épices, rubans, dentelles, etc…
Krom ne désignait que des achats faits pour offrir des cadeaux : souvenir, statuettes, parfums, épices rares, etc… »Pour savoir quel nom a été choisit, visitez la page de la Rue Mercière
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